La fratrie Virebent : A cinq on est plus fort…
En 1820, la municipalité de Toulouse rejette les projets de Jacques-Pascal Virebent l’emblématique architecte de la ville depuis 1782 à qui l’on doit pourtant la création de la place Wilson ( autrefois Villeneuve) et le percement des allées Jean-Jaurès (autrefois d’Angoulême).
François, Auguste, Victor, Sylvestre et Prosper, ses fils, décident de s’installer à Launaguet et d’y créer une briqueterie. La fabrique était une entreprise familiale. Prosper et Sylvestre Virebent s’occupaient de la gestion financière et matérielle, Victor, avocat, gérait les contentieux, Auguste créait. Seul l’aîné François, semble avoir été à l’écart de cette entreprise.
Deux ans plus tard, ils déposent le brevet de la plinthotomie, un système d’emporte-pièce qui permet de mouler la glaise dans sa forme (oves, rais de cœur, feuilles d’acanthe… ) avant de la cuire. Cette technique, en juxtaposant deux pâtes argileuses, permettait de créer des statues fines, élégantes et moins coûteuses que la sculpture sur marbre. La reproduction en série des ornements et autres bas-reliefs et statues… est désormais possible à des prix abordables.
En 1845 Auguste entreprend la reconstruction du Château de Launaguet sur les ruines d’un ancien manoir et en fait un véritable témoignage du travail de la terre cuite.
En 1845, cinquante-cinq ouvriers à la journée et deux ouvriers à l’année, dont un sculpteur, étaient employés à la Briqueterie et produisaient 100 000 pièces par an. Une façade entière pouvait être livrée dans le mois suivant la commande. Un formidable engouement apparaît au sein de la bourgeoisie du centre-ville de Toulouse (rues Lafayette, Peyras, de la Pomme …) mais aussi chez les pasteurs des églises, dont celle de St Julia…..
« Les commandes affluaient de toute la moitié sud de la France mais aussi bien au-delà, jusqu’en Algérie et à l’île de la Réunion. De l’époque d’Auguste, on retient la construction de l’église Saint-Jean-Baptiste d’Ondes, l’installation du jubé de Saint-Pierre-de-Condom (Gers) ou bien la restauration de la chapelle des reliques de la cathédrale Saint-Etienne. Et de celle de Gaston, le fils d’Auguste, le tympan de l’église Notre-Dame-de la Dalbade, l’autel principal de la Vierge Noire de la basilique de la Daurade, les retables de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais de Langon (Gironde)…» explique l’historienne de l’art Nelly Desseaux-Tey,
En 1924 Henri Virebent, le petit fils d’Auguste, ouvre sa manufacture à Puy-l’Évêque. Celle-ci produisait des boutons de porte, des bouchons de bouteille, des isolants et composants pour l’industrie électrique… En 1960 avec la généralisation du plastique, Virebent se lance dans les arts de la table et la décoration. L’entreprise commence une collaboration avec des designers. Certains de leurs modèles font aujourd’hui partie des collections du Musée des Arts Décoratifs
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